Motivations :
Un personnage torturé, c’est toujours drôle, surtout s’il est un peu taré sur les bords, ça permet des changements d’humeur très rapide, c’est dynamique en RP, ça fait des relations compliquées. En plus, je suis habituée aux personnages du genre. J’ai une fascination pour les troubles mentaux et ceci pourrait être la version presque-sorcière d’une paranoïa sévère, si on creuse bien.
Ensuite, le côté fun et enfantin, rajouté à l’instabilité, pour une ‘chasseuse’, je pense que ça peut être très cool, donner des situations cocasses. D’autant qu’elle va à la fois agacer les sorciers et ses camarades de chasses, avec ses crises, ses sursauts, sa bizarrerie est compagnie… non ? :face :

Exemple RP :

« C’était un rêve, juste un rêve, rien qu’un rêve, ça n’peut pas arrive. C’était un rêve, rien qu’un rêve, juste ça… » et la litanie continuait, encore et encore, alors qu’étendue dans son lit, elle avait cessé de se débattre. Ses draps, glacés, formaient autours d’elle une camisole bien à propos et elle commençait à fatiguer. Jour après jour, ce manque de place, d’appartenance, cette intensité avec laquelle elle ressentait l’exclusion la rendait folle. Ce n’était qu’un rêve, rien de plus. Seulement voilà, avec Wyatt, les rêves avaient tendance à s’avérer réalité. Ne pensez pas à des prémonitions, non, plutôt à de la voyance. Pauvre enfant, pauvre petite rousse, d’apparence si normale, si saine… Elle avait en son sang deux tares. Premièrement, elle n’avait pas assez de magie, ou bien trop, suivant le point de vue, et elle n’était pas fichue de l’exploiter, quand bien même sa vie aurait été en danger. Deuxièmement, elle ne pouvait fermer les yeux sans prendre le risque de se frapper une vision. Et ce n’était pas agréable.

Le procédé était aléatoire, aussi hasardeux qu’un tirage de loto. Un coup oui, un coup non, puis deux jours d’affilé et trois mois sans rien, sans jamais qu’elle puisse prévoir ce qui allait lui tomber dessus. Saviez-vous qu’il était particulièrement détestable de ne jamais savoir à quelle sauce on allait se faire manger ? Fermer les yeux et ne pas savoir si un joyeux petit flash, bien lugubre, bien morbide, bien menaçant allait se produire, c’était… handicapant. D’autant que tout cela ne se cantonnait pas à la nuit. Où était la drôlerie là-dedans, si personne ne pouvait la voir ? Non, il avait fallu que ça se passe en public, en cours, au supermarché, chez le médecin… et puis il avait fallu qu’elle se retrouve par terre, à hurler, à trembler, ou bien simplement à ce demander pourquoi. POURQUOI ? Parce qu’elle n’était pas normale, certes. Mais encore ? A quoi bon enchaîner les visions atroces ( et souvent fausses ) avec les apparitions les plus inutiles du monde ? Certains parlaient d’hallucinations, mais rêver de canard dominant soudain l’univers n’était pas vraiment rassurant, au final…

Elle souffla, se redressant, sentant la douleur qu’imposait le mauvais rêve à sa nuque. Ce n’était qu’un cauchemar, elle cherchait à s’en persuader en s’étirant doucement et en quittant son lit. Il le fallait, sinon elle deviendrait encore plus folle. Elle se détacha des draps trempés de sueur froide dans lesquels elle s’était emmêlée et ses pieds touchèrent le parquet froid. Ou presque.

Il y avait quelque chose, au sol, quelque chose de poisseux, quelque chose de… elle remonta ses jambes contre elle, immédiatement. Un rêve ? Non. Une vision à la con qui venait de se réaliser. Elle laissa filer un hoquet de terreur et d’agacement, de panique, tendant sa main vers le canif qui trainait toujours dans les parages, où qu’elle aille. Cheveux en vrac, dans la pénombre, elle se tendit en regardant le sang qui coulait, recouvrant le parquet, comme dans un remake de Shining. Définitivement, jouer les prophètes n’étaient pas drôle, surtout pas lorsqu’on avait un cadet pleinement sorcier s’amusant à torturer la cracmol de sœur à chaque opportunité.

Bientôt, elle ne serait plus là. Bientôt, elle planterait sa lame dans ce petit con. « Mais va chier, bordel, Keon ! » lança-t-elle, alors que le bruit d’un adolescent transplanant du couloir au grenier emplissait ce qu’il restait du calme de la petite maison.